En avril 2016, 110 nouveaux élèves, dont la plupart sont des réfugiés syriens, ont commencé à fréquenter Carson Grove, une petite école élémentaire dans l’est d’Ottawa. Ce nouvel afflux d’élèves a fait augmenter la population de l’école, passant de moins de 200 à plus de 300. La plupart des nouveaux élèves étaient de nouveaux arrivants au Canada et souffraient de niveaux élevés d’insécurité alimentaire. Du jour au lendemain, le nombre d’élèves faisant appel quotidiennement au programme de petits-déjeuners est passé de 80 à environ 130-150. Sandra Copeland, la coordonnatrice du programme, s’est simplement adaptée, bien qu’il ne se soit écoulé que 12 minutes entre l’arrivée des autobus et le début de la journée scolaire pour se préparer à nourrir 150 élèves.
Sandra a occupé le métier de chef cuisinière pendant 25 ans avant d’être responsable du programme de petit-déjeuner de Carson Grove, qui est appuyé par le ROPE (Réseau d’Ottawa pour l’éducation). Elle est pleinement dévouée à son travail et aux enfants.
Elle a su gérer l’afflux d’élèves en modifiant le programme de repas, soit en délaissant le modèle de libre-service pour se tourner vers un modèle de repas à emporter, où les élèves peuvent choisir des sacs préparés contenant des fruits et des légumes, accompagnés de yogourt, de fromage, d’œufs durs, de craquelins, de pains et de bagels. Sandra indique que plusieurs des nouveaux élèves qui particpent au programme de petits-déjeuners ont été ébahis devant toute cette variété d’aliments. Sandra a également constaté la nécessité d’offrir plus d’aliments pendant la journée; des paniers de collations sont donc à la disposition des élèves et ils peuvent aller se servir au cours de la journée s’ils ont faim.
En observant les élèves pendant la matinée, Sandra peut déterminer si un élève semble avoir particulièrement faim et leur permet de prendre un aliment de plus. Elle remarque également ces élèves pris de timidité ou qui ont du mal à faire la file. Sandra raconte qu’un garçon arrivait toujours avant le début des classes avec un coca-cola et un sac de croustilles pour déjeuner. Lorsque les élèves arrivaient dans les autobus et qu’une file se formait pour les petits-déjeuners, ce garçon était trop timide pour participer. Ayant vu qu’il avait grand besoin d’un déjeuner nourrissant, Sandra a donc commencé à l’inviter plus tôt afin qu’il puisse manger son déjeuner sans subit de pression de la part des autres élèves.
Sandra arrive à l’école une heure et demie d’avance afin de préparer la nourriture pour la journée. Le déjeuner est servi dans un chariot à l’intérieur du gymnase en collaboration avec des élèves bénévoles. Sandra aime offrir des aliments variés dans ses déjeuners et fait souvent découvrir de nouveaux aliments aux jeunes. Sandra se rappelle un élève qui a dit « J’aime beaucoup le pain ici; chez nous, on a juste du pain blanc. »
Non seulement Sandra s’engage à fournir des petits-déjeuners nutritifs aux élèves, mais elle rend également le programme amusant. Elle parle et plaisante avec les élèves pour qu’ils se sentent à l’aise et comme chez eux. Les premiers mots de certains nouveaux arrivants, affirme Sandra, ont été les noms de fruits et de légumes. Elle a même appris quelques mots de vocabulaire alimentaire en arabe.
Texte : Allegra Newman
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.